Recyclage des emballages en plastique : on en est où ?

D’ici à 2050, de nombreux scientifiques s’accordent à dire qu’il y aura plus de plastique dans les océans que de poissons. Il y a donc urgence à accélérer le recyclage des déchets que nous générons au quotidien.

Incinération et seconde vie

Le recyclage du plastique est désormais un enjeu planétaire. Pour ce qui est de la France, si le tri sélectif fait désormais partie de nos habitudes, il reste encore beaucoup à faire. En effet, sur les 500 kg de déchets plastiques générés chaque année par chacun d’entre nous, seuls un peu moins d’un tiers d’entre eux sont réellement recyclés.

On le comprend, le consommateur est un élément clef du recyclage. Ces dernières années, sans qu’il n’ait été fait de profonds investissements pour la collecte, le volume des déchets plastiques collectés et recyclés a toutefois considérablement augmenté.
Campagnes de sensibilisation, prise de conscience, mais également paiement au poids de ses déchets ménagers sont les principales raisons de cette montée en puissance.

Toutefois, tous les plastiques ne sont pas recyclables, même si cela tend à s’inverser grâce aux progrès réalisés dans ce sens par les industriels.
Parmi les plastiques qu’il est possible de recycler, on trouve :

  • le PET ou Polyéthylène Téréphtalate
  • le PEHD ou Polyéthylène Haute Densité

Le PET est facilement reconnaissable puisqu’il s’agit du plastique transparent qui est employé dans la fabrication des bouteilles d’eau par exemple. A contrario, le PEHD est opaque et utilisé par exemple pour la conception des contenants des produits ménagers.
PET et PDHD, qui sont facilement identifiables grâce à des symboles différents, auront alors droit à une seconde vie. Ils finiront sous la forme d’un siège auto, de tuyaux d’évacuation d’eau ou même en fibres pour créer des vêtements.

Quant aux autres déchets plastiques, leur recyclage est actuellement impossible pour des questions de coûts trop élevés. Ils sont alors parfois enfouis, mais le plus souvent placés dans un incinérateur. Ils permettent alors de générer de l’électricité.
Ainsi, à en croire le pétrolier Total, l’incinération d’un seul sac de caisse permettrait ainsi de générer suffisamment d’électricité pour faire briller une ampoule pendant une dizaine de minutes.

Les innovations du futur pour recycler à 100%

Même si, contrairement au verre, le plastique ne peut être indéfiniment recyclé et devra tôt ou tard être détruit d’une manière ou d’une autre, de nombreuses pistes sont actuellement à l’étude pour donner une seconde vie à tous les emballages, mais également pour éviter l’incinération.

Amélioration de recyclabilité

L’une des premières pistes pour trouver une alternative à l’incinération des déchets plastiques, c’est de les rendre plus facilement recyclables. C’est ce que les industriels nomment la recyclabilité.

Du pot de yogourt à la barquette de charcuterie, de nombreux emballages ne pouvaient être traités par la filière de recyclage, contrairement à une bouteille d’eau plate par exemple. La faute aux nombreuses sortes de plastiques qui entrent dans la fabrication de ces emballages particuliers.

Aujourd’hui, les fabricants se sont rapprochés de la filière du recyclage pour envisager des solutions, en particulier sous l’impulsion de Eco Emballages, l’objectif étant de pouvoir produire des emballages qui seraient totalement recyclables via les filières actuellement existantes.

Le plastique biodégradable

Le plastique biodégradable est un matériau produit à partir du pétrole ou de biomatériaux et qui a la faculté de pouvoir être dégradé par des organismes vivants comme des bactéries.
Ce plastique nouvelle génération permettrait ainsi de jouir des mêmes propriétés que le plastique ordinaire, mais avec en plus la faculté d’être rapidement dégradé en des morceaux de toute petite taille.

Toutefois, il existe une controverse quant au devenir de ces petits morceaux de plastique et de leur disparition complète.

Les bactéries mangeuses de plastique

En mars dernier, des chercheurs de l’Université des arts et techniques de Kyoto (Japon) ont découvert de manière purement fortuite des bactéries mangeuses de plastique, les Ideonella sakaiensis. Ces micro-organismes seraient ainsi capables de dégrader le polyéthylène téréphtalate (PET). Une capacité qui résulte de la faculté de ces organismes à rapidement s’adapter à leur environnement.

Il faut toutefois tempérer cette bonne nouvelle puisqu’une colonie de ces bactéries ne consomme en six semaines qu’un morceau de la taille d’un ongle. En outre, même dans des conditions favorables comme une température proche de 30°C, il s’agit d’un processus particulièrement lent. Pour augmenter les performances des Ideonella sakaiensis, il faudra probablement procéder à des manipulations génétiques.

Il est donc encore trop tôt pour déterminer les applications éventuelles d’une telle découverte. Celle-ci s’annonce toutefois prometteuse et serait à même d’intéresser les professionnels du recyclage du plastique.

Industriels, filière de recyclage, consommateurs, les lignes bougent, mais il reste beaucoup à faire. Les expérimentations actuellement en cours devraient déboucher dans les années à venir sur un recyclage plus important des emballages plastiques. Le chiffre de 50% est avancé à l’horizon 2050.

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